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Au Saut-des-Cuves, venant de Gérardmer, se trouvait le Théâtre populaire. Dans une ancienne carrière de sable, on avait utilisé le pourtour de l’excavation pour y établir, à la façon du théâtre antique, des gradins sur lesquels mille personnes peuvent s’asseoir : au bas, dans l’enceinte, se plaçaient des bancs, chaises pour 300 spectateurs, tout cela en plein air, mais encadré de superbes et hauts sapins qui servaient, eux aussi, à des auditeurs qui n’avaient trouvé de places ni sur les gradins ni dans l’enceinte. En face, et tournant le dos à la route, la scène, rustique construction de sapins et couverte d’écorces. Cette scène, les gradins, s’harmonisaient on ne pouvait mieux avec le cadre pittoresque qui l’entourait. Là venaient, les jours de représentation, s’entasser plus de 2000 personnes ; montagnards et touristes y accouraient et venaient applaudir les acteurs qui étaient tous jeunes filles et garçons de Gérardmer. Cette « troupe » créée sur l’initiative de Mauriche Pottecher, fondateur du théâtre du peuple, organisée en «École de théâtre populaire de Gérardmer», était dirigée par M. Géhin, secrétaire du Comité des promenades de Gérardmer. Elle jouait des pièces faciles à apprendre et qui amusaient nos bons et excellents montagnards. On y donnait trois ou quatre représentations dans la belle saison. Souvent le spectacle n’était pas sur la scène, mais sur les gradins : rien, en effet, de plus intéressant que ces bons et naïfs montagnards, absolument ignorants des choses de théâtre, qui prenaient pour vraies les fictions qu’on leur présentait, qui frissonnaient, se passionnaient, criaient à la victime d’une trahison de se garer… ou éclataient d’un rire immense, joyeux, inextinguible aux joyeuses facéties de Molière, Labiche… Et puis, ils connaissaient les acteurs, tous jeunes filles ou jeunes garçons du pays, c’était leurs fils, leurs neveux, filleuls ; ceux de leurs amis ; aussi de quelles acclamations les accueillaient-ils lorsqu’ils entraient ou sortaient de la scène… L’établissement du Théâtre populaire de Gérardmer était dû à l’heureuse initiative de M. de Liocourt, inspecteur-adjoint des forêts, qui l’avait construit au nom du comité des promenades de Gérardmer. Le Théâtre populaire était devenu un des clous de Gérardmer : aux jours de représentation, la foule accourait ; de toutes les fermes, écarts, hameaux, descendait le montagnard ; des villages voisins, les habitants arrivaient en joyeuses bandes, sans compter les touristes, toujours nombreux, airés par un spectacle absolument nouveau pour eux.
[Extrait de "Saut-des-Cuves - À la découverte des Vosges"]
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